La construction du diffuseur de Saran-Gidy au nord d’Orléans est un défi environnemental. Afin de répondre au mieux aux besoins des différents usagers, de respecter le cadre de vie des riverains et plus globalement l’environnement, VINCI Autoroutes (réseau Cofiroute) a réalisé des états initiaux de l’environnement et des diagnostics techniques du territoire du projet. L’objectif est d’appréhender l’ensemble des caractéristiques du territoire (biodiversité, qualité de l’air, ressource en eau, ambiance acoustique…) pour apprécier toutes les incidences du projet sur son environnement.

PRÉSENTATION

BILAN CARBONE

Un bilan carbone positif à 10 ans

Un bilan des émissions de gaz à effet de serre a été réalisé dans le cadre des études du projet. Celui-ci a démontré qu’une partie des émissions de carbone de la nouvelle infrastructure, et celles issues du chantier de construction, seraient réduites grâce à l’amélioration des temps de parcours et au report du trafic générés par le nouveau diffuseur.

En ajoutant à ces bénéfices des mesures de réduction et de recyclage pendant les travaux, le bilan carbone du diffuseur devient positif à 10 ans. Ainsi, pour la construction de l’échangeur, VINCI Autoroutes privilégie par exemple l’usage d’acier recyclé, de béton bas carbone, le réemploi de matériaux ou encore d’agrégats d’enrobés recyclés dans les chaussées.

BIODIVERSITÉ

L’étude sur la biodiversité menée par le bureau d’étude Ecosphère a permis de recenser les différentes espèces ainsi que les habitats présents dans le périmètre du projet de diffuseur de Saran-Gidy.

Flore

Doronic à feuille de plantain

Parmi les 225 espèces recensées, 209 sont indigènes, soit près de 11% de la flore actuellement connue en région Centre-Val de Loire (environ 1 900 espèces). Cette diversité peut être considérée comme faible pour la région. Une espèces végétale menacée a été recensée, le Doronic à feuille de plantain, espèces vulnérable et très rare en Centre-Val de Loire et 2 espèces exotiques envahissantes ont été repérées : le Robinier faux-acacia et l’Ailante glanduleux.

Des mesures de conservations pour le Doronic à feuille de plantain :
Situé à hauteur du bois des Grands Logis et du Bois Picard, à proximité du futur diffuseur de Saran-Gidy et en lien direct avec le chantier d’aménagement du nord d’Orléans, le Doronic à feuilles de plantain a été déplacé en juin 2020 vers un site qui lui est favorable.

Le milieu abritant le Doronic à feuilles de plantain a été prélevé manuellement ou mécaniquement puis repositionné sur la zone réceptacle située dans le bois des Grands Logis et dans la partie nord du Bois Picard, dans les zones où il était absent. Un suivi régulier est réalisé tout au long de l’opération par le bureau d’études Ecosphère.

Faune

2 mammifères terrestres, 15 chauves-souris, 39 espèces d’oiseaux, 6 amphibiens et 4 reptiles observés sur l’air d’étude ou aux abords et susceptibles de la fréquenter sont protégés au niveau national. Un oiseau (le Bruant jaune) et plusieurs espèces de chauves-souris sont à enjeu de conservation, elles ont été inventoriées sur l’aire d’étude auxquels on peut ajouter les espèces d’amphibiens, le Tritons ponctué et crêté, respectivement à enjeu fort et moyen.

Un îlot de senescence (zone forestière laissée en vieillissement naturel) et un corridor écologique assureront une continuité favorable à la mobilité des espèces animales, comme les amphibiens par exemple. Les chiroptères y trouveront quant à eux un territoire de chasse, de reproduction et de repos. Un coordinateur environnement et un écologue, spécialement dédiés au chantier, veilleront à la bonne mise en œuvre de ces différentes mesures et mèneront des actions de sensibilisation auprès des personnes impliquées dans la réalisation du chantier.

L’enjeu de conservation des chauves-souris :
Souvent mal connues, les chauves-souris, qui appartiennent à l’ordre des chiroptères, n’en sont pas moins protégées du fait de leur rôle dans le fonctionnement des écosystèmes. C’est pourquoi, grâce à des mesures environnementales, le projet de diffuseur de Saran-Gidy met l’accent sur leur préservation.

Présentation des espèces présentes et de leur habitat sur la zone de projet :
Sur les 20 espèces de chiroptères présentes dans le département du Loiret, 15 espèces ont été repérées contactées au moyen de détecteurs à ultrasons par le cabinet d’écologues Ecosphère, entre 2015 et 2019. Parmi ces 15 espèces, 8 présentent un enjeu de conservation :

  • La Barbastelle ;
  • Le Murin à moustaches ;
  • Le Murin de Daubenton ;
  • Le Murin de Bechstein ;
  • La Noctule commune ;
  • La Noctule de Lavoisier ;
  • La Pipistrelle de Nathusius ;
  • La Pipistrelle pygmée.

En outre, environ 120 arbres présentant des potentialités de gîtes ont été identifiés dans les différentes parcelles de chênaie-charmaie du Bois des Grands Logis à l’est et à l’ouest de l’A10.

L’activité des chauves-souris est très hétérogène au sein de mêmes habitats et selon les périodes de l’année. A proximité de l’autoroute A10, même au sein de milieux favorables, l’activité est systématiquement faible à très faible. Cependant, la préservation des espèces de chiroptères reste un enjeu du projet de création du futur diffuseur de Saran-Gidy. En effet, certaines espèces telles que les murins (au moins 6 espèces recensées) peuvent utiliser des gîtes de transits dans les boisements et leurs lisières tandis que la Barbastelle semble fréquenter ces habitats toute l’année. La Pipistrelle de Nathusius, les Noctules communes et de Leisler fréquentent cette zone uniquement en été. Enfin les chauves-souris utilisent ces milieux comme territoires de chasse.

Habitats

Ce sont 17 habitats naturels, semi-naturels ou anthropiques qui ont été identifiés dans l’aire d’étude. Il s’agit globalement d’habitats dégradés présentant assez peu de diversité. Les boisements du types chênaie-charmaie (Bois Picard, Bois des Grands Logis) et les zones industrielles (plateformes logistique, laboratoire, aire de services) sont nettement dominants.

PAYSAGE

Il est nécessaire avant tout projet de dresser le panorama du paysage qui entour le futur aménagement, ses variations dans l’espace et de définir ce qui le structure (espèces végétales, reliefs, types d’architectures…). Une fois la connaissance du paysage acquise, l’objectif est d’intégrer le projet au plus près de son environnement afin de ne pas le dénaturer.

Deux enjeux paysagers principaux :
L’enjeu principal de l’opération est de maintenir le paysage caractéristique du territoire où va être implanté le diffuseur et ainsi de garantir l’intégration des ouvrages et des infrastructures dans le paysage existant. Ainsi, les riverains et les usagers ne perceront pas de distinction entre le paysage autour du diffuseur de Saran-Gidy et l’environnement alentour.
Le deuxième enjeu est d’ordre environnemental : le projet doit préserver les boisements autant que possible, favoriser la réutilisation de matériaux au service du projet tels que les sols (les sols de grande qualité sont redistribués aux sols dégradés) et utiliser des espèces locales tout en essayant de limiter la prolifération d’espèces envahissantes déjà présentes, comme le Robinier faux-acacia.

Les arbres défrichés dans le cadre des travaux préparatoires ont été valorisés en bois de chauffage ou en broyat. A l’issue des travaux, plus de 2 000 arbres seront replantés, permettant de reconstituer un habitat naturel propice au développement de la faune.

HYDRAULIQUE

Une innovation pour préserver la ressource en eau

Une innovation initiée entre VINCI Autoroutes, le maître d’œuvre, l’architecte et les services de l’exploitation sera mise en place au niveau de la future gare de péage de Saran-Gidy et permettra une meilleure gestion des eaux pluviales.

Grâce à l’auvent de la future gare de péage d’une superficie de 1200 m² ainsi que le toit du futur bâtiment d’exploitation d’environ 100m² permettront plusieurs centaines de milliers de litres d’eau par an pourront être récupérés. Cette eau pluviale sera acheminée et stockée dans une cuve enterrée d’une capacité de 70 000 litres. Cette eau servira au nettoyage de la gare de péage et notamment des voies (lavées en moyenne tous les 2 mois) mais aussi à l’alimentation des sanitaires du bâtiment d’exploitation et des haltes de péage. En récupérant les eaux pluviales, VINCI Autoroutes préserve ainsi la ressource en eau en limitant la consommation d’eau potable pour les besoins de fonctionnement et d’exploitation.

ACOUSTIQUE

Cadre réglementaire de l’étude acoustique
L’intégration du diffuseur de Saran-Gidy sur l’A10 dans son environnement passe par le respect de la réglementation acoustique.

Dans le cas d’une modification d’infrastructure existante comme c’est le cas pour la construction du diffuseur, des seuils de niveaux sonores sont à respecter uniquement si la modification est significative (augmentation des niveaux sonores supérieure à 2 dB(A) entre les situations à terme sans projet et avec projet de modification). Si la transformation n’est pas significative, il n’y a pas obligation de protection.
L’obligation de mise en place de protection s’applique quand en période diurne les décibels sont supérieurs à 65 dB(A), et quand en période nocturne ils dépassent les 55 dB(A).

 

Méthodologie et périmètre de l’étude acoustique
Le projet du diffuseur s’intègre dans un territoire à vocation économique sur lequel sont principalement recensées des zones d’activités et des entreprises mais peu d’habitations.

L’étude menée par le bureau d’étude ACOUSTB a permis d’établir la situation de référence suivante :
Le trafic journalier relevé sur l’autoroute A10 pendant les mesures était de 50 000 véhicules, dont 35 % de poids-lourds.
Les niveaux sonores mesurés par ACOUSTB sont représentatifs d’une zone d’ambiance sonore modérée au sens de la réglementation.

Sur la base de l’état initial, un scénario intégrant le projet, c’est-à-dire prenant en compte les impacts sonores liés à la présence du diffuseur de Saran-Gidy, a été modélisé aux horizons 2024 et 2044. Il est à noter que le calcul de la situation projet tient compte des protections acoustiques dimensionnées dans le cadre de l’étude d’impact de l’élargissement de l’A10 à 2×4 voies au nord d’Orléans. En effet, un écran acoustique protège l’habitation située en bordure de la RD102 et de l’A10.

Selon ce scénario, les seuils réglementaires relatifs à une modification d’infrastructure dans une zone d’ambiance sonore préexistante modérée ne sont jamais dépassés. Les niveaux sonores à l’horizon 2044 restent inférieurs : à 60 dB(A) le jour et 55 dB(A) la nuit.

CHIFFRES CLÉS

  • 36
    mois d’études

  • 225 espèces
    végétales recensées

  • 70 000 itres d’eau
    pluviale capables d’être stockée

  • 17 habitats
    naturels, semi-naturels et anthropiques recensés